Vivaldi : Sia conforto alle tue piaghe (La Vertià in cimento), chant & orchestre

Le sultan Mamud est père de deux fils : Zelim, fils de son épouse Rustena, et Melindo, fils de sa favorite Damira. Une substitution fut opérée entre les deux garçons à leur naissance, de sorte que Melindo est considéré comme héritier légitime, à la place de Zelim.
Melindo, qui se voit ravir trône et épouse par son demi-frère, crie à l’injustice. Fou de jalousie après la confirmation du mariage de Roxane avec son frère, il menace violemment Selim et perd la raison. Roxane tente en vain de s’interposer entre les deux frères et, restée seule avec Selim, finit par le convaincre de renoncer à ce mariage et de faire le bonheur des amants séparés. Alors que Roxane exprime pu­di­quement sa joie, Selim, resté seul, affronte avec noblesse la douleur suscitée par ce renoncement : « il m’est plus doux de te voir heureuse avec lui que malheureuse avec moi ».

Sia conforto alle tue piaghe
Il piacer di quelle vaghe
Pupillette, languidette,
Ch’a te devon la sua pace.
Chi ben ama solo brama,
Ciò, che giova alla sua bella,
Sol desia ciò che gli piace.

Que le plaisir de ces beaux 
Petits yeux langoureux
Qui te doivent leur paix,
Soit le réconfort de tes plaies.
Celui qui sait aimer veut seulement
Le bien de sa belle,
Et désire seulement ce qui lui plaît